Selon le dictionnaire Larousse, un cadeau est une « chose que l’on offre à quelqu’un pour lui faire plaisir ». Depuis le 17 février 2015, l’animal est reconnu par le Code civil français comme étant « un être vivant doué de sensibilité », et non plus un « bien meuble », c’est-à-dire une chose. De fait, un animal n’est pas un jouet, une peluche ou un chien robot à la truffe informatisée : c’est un être vivant qui ressent des émotions, qui aime, qui souffre… qui vit, tout simplement !
Adopter un animal, une décision coûteuse qui engage sur la durée
L’arrivée d’un chiot à la maison ou l’arrivée d’un chaton à la maison est aussi bouleversante que celle d’un bébé : c’est tout le quotidien qui s’en trouve transformé.
Adopter un chien ou un chat est un engagement recouvrant différents aspects (temps à consacrer, affection à donner, coût financier, conséquences logistiques…) et s’inscrivant sur la durée. Posséder un chien ou un chat est une grande responsabilité qui implique des devoirs, des contraintes, et qui doit correspondre à un choix mûrement réfléchi. Autant dire que la décision d’adopter ne doit pas être prise sur un coup de tête.
Il y a de nombreuses questions à se poser avant d’adopter un chien, et à peu près autant de questions à se poser avant d’adopter un chat :
- Qui va le sortir quotidiennement, même par temps froid et pluvieux ?
- Qui va ramasser ses excréments ou changer sa litière ?
- Qui va le brosser, le laver et le soigner ?
- Qui va s’occuper de lui tous les jours, et ce pendant dix à quinze ans ?
L’acquisition d’un être vivant sous-entend d’être responsable. Il est évident qu’un enfant ne peut assumer cette charge, et c’est alors aux parents de s’occuper de l’animal. L’enfant peut juste, selon son âge, aider à certaines tâches, toujours sous la surveillance d’un adulte.
De plus, posséder un animal n’est pas sans conséquences financières, du fait notamment de :
- la vaccination du chien / la vaccination du chat, et les rappels devant être effectués à intervalle régulier ;
- l’identification du chien ou l’identification du chat par puce électronique ou tatouage ;
- la vermifugation du chien / vermifugation du chat ;
- les différents soins vétérinaires du chien ou du chat ;
- l’entretien du pelage du chat / l’entretien du pelage du chien (toilettage…) ;
- la garde du chien ou du chat (pendant les vacances, en weekend…) ;
- les accessoires nécessaires pour le confort du chat ou du chien (jouets pour chien ou jouets pour chat, panier pour chien ou panier pour chat, friandises pour chien ou friandises pour chat, collier pour chien ou pour chat, laisse pour chien ou laisse pour chat…) ;
- les accessoires pour voyager avec un chat ou un chien (cage de transport pour chien ou cage de transport pour chat, filet de protection pour chien…).
Au final, le coût annuel d’un chat ou d’un chien est de plus de 1000€. Sans compter le prix d’achat de l’animal, dans le cas où on n’opte pas pour une adoption dans un refuge animalier : il faut compter en moyenne 1.000€ comme coût d’achat d’un chien de race et entre 200 et 800€ comme coût d’achat d’un chat de race.
Noël, le bon moment pour offrir un animal ?
Chaque année, à l’approche de la période des fêtes de fin d’année, l’animal-cadeau a le vent en poupe. Les rues s’enguirlandent, les vitrines s’illuminent et les ventes d’accessoires pour animaux augmentent de 35%. Les ventes de chiots et de chatons connaissent également un pic. Certains en effet se laissent tenter par l’achat d’un chiot ou l’achat d’un chaton pour l’offrir, parfois sur un simple coup de coeur ou coup de tête. Ces petits êtres sont irrésistibles, mignons à souhait, et en même temps, ils font de la peine, là dans leur vitrine ; on ne souhaite qu’une chose, c’est les sortir de là.
Malheureusement, ce geste plein de bons sentiments peut se révéler cruel sur la durée, tant les conséquences de cette acquisition peuvent être dramatiques pour l’animal. En effet, le plaisir d’aujourd’hui ne va-t-il pas se transformer en un souci majeur demain ? Est-on sûr que ce cadeau que l’on donne – et éventuellement reçoit – dans la joie ne va pas devenir encombrant dans quelques mois ou quelques années ?
Sans oublier qu’en cette période de fêtes et d’excitation, avec les déplacements et la fréquentation de nombreuses personnes que cela implique, les conditions sont loin d’être propices pour accueillir un animal correctement. L’arrivée d’un chien à la maison, comme l’arrivée d’un chat dans son nouveau foyer, est toujours source de stress et de peur pour l’animal, qui perd à ce moment-là tous ses repères. Une arrivée dans de telles circonstances peut vite être doublement stressante.
Offrir un animal à un enfant
Beaucoup de chiots ou de chatons sont offerts à Noël ou pour leur anniversaire à des enfants, cadeaux vivants résultant souvent de demandes pressantes de leur part. Quand l’enfant demande un chien ou un chat en cadeau, certains parents sont plus qu’heureux de répondre positivement à cette demande. En effet, si l’arrivée d’un chien ou l’arrivée d’un chat à la maison est souvent pour l’enfant la plus belle des surprises, elle peut correspondre également à un vrai désir de la part des parents. Au demeurant, la relation entre un chien et un enfant, ainsi que dans une certaine mesure la cohabitation entre un chat et un enfant, a beaucoup d’avantages et de bienfaits, notamment le fait de responsabiliser l’enfant.
Mais qui devra sortir le chien de nuit, sous la pluie ou dans le froid ? Et pendant les vacances d’été, comment fera t-on quand l’animal ne rentrera pas dans une valise comme un maillot de bain, ne pourra pas être dissimulé aux yeux d’un hôtelier buté ou de voisins (de plage, de camping…) parfois peu compréhensifs ? Faudra t-il emmener son animal en vacances, ou bien le faire garder ?
De fait, les parents doivent être conscients que ce sont principalement eux qui auront à s’occuper de l’animal, et que sa présence dans le foyer, non contente de nécessiter du temps et de l’argent, va également exiger certains sacrifices. Ces aspects sont bien souvent sous-estimés, et c’est une des causes des plus de 100.000 abandons d’animaux de compagnie chaque année en France (dont plus de la moitié rien qu’en été).
Au delà de ça, il est toujours délicat d’offrir un chien ou un chat à un enfant, car il est difficile de prévoir comment les choses vont évoluer une fois passé le coup de foudre des débuts. Une boule de poils dans des bras qui se tendent et un enfant qui s’esclaffe : si cette image d’Epinal est bien ancrée dans l’imaginaire collectif, la réalité n’est pourtant souvent pas si simple.
En général, quand un jeune enfant demande un chiot ou un chaton par caprice, par exemple après avoir vu un film comme Les 101 dalmatiens ou encore Beethoven, le risque est grand qu’il se lasse rapidement de l’animal dès qu’il s’apercevra que ce petit être vivant a besoin de tranquillité ou qu’il ne se laisse pas faire comme un de ses jouets.
Pour offrir un animal à un enfant, il est essentiel que celui-ci soit conscient que le chat ou le chien sera le sien, pas celui de papa ou maman. Son compagnon signifiera des moments de joie, mais aussi des corvées, et il doit être capable de les assumer, sous l’œil bienveillant – et avec l’aide discrète – de ses parents. Il devra s’occuper de son entretien (remplacement de la litière du chat, bain du chien…), de son alimentation, des promenades quotidiennes du chien… Au delà, il sera impliqué dans l’éducation du chien ou l’éducation du chat, pour laquelle un certain consensus familial est tout de même requis.
En effet, tous les membres de la famille doivent se mettre d’accord sur les règles de vie de la maison – en particulier, ce qui est permis ou interdit – et les modalités de communication avec l’animal : tous doivent utiliser un même vocabulaire et une même mimique appropriée quand ils s’adressent à l’animal.
Avant d’offrir un animal à un enfant qui en fait la demande, les parents doivent donc s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une simple passade, et qu’il est bien conscient des inconvénients que cela peut représenter. L’emmener dans des expositions canines ou des expositions félines, dans des clubs d’éducation canine ou chez des éleveurs de chien ou éleveurs de chat proposant les races que l’enfant affectionne peut aider parent comme enfant à y voir plus clair quant à la pertinence d’une telle adoption. Le cas échéant, cela peut aussi permettre de clarifier le choix de l’animal.
En particulier, le choix de la race est capital. Celle que l’enfant privilégie peut s’avérer ne pas être appropriée pour lui et/ou ne pas être compatible avec le mode de vie de la famille. Il peut donc avoir son mot à dire, mais il est important par exemple de lui faire comprendre qu’il est plus facile de maîtriser des races de chiens de petite taille que celles qui grandiront beaucoup trop vite pour lui.
Au passage, il n’y a pas vraiment d’âge pour offrir un animal à un enfant. Dès qu’il est capable de verbaliser ses désirs, soit vers 3 ou 4 ans, il est possible de répondre positivement à son souhait, même si de manière générale, un enfant plus grand peut davantage apprécier à sa juste valeur le contact avec un animal.